"De ma fenêtre j'admire cette tempête. Toi et elle, le coeur en fête. De mon visage blanchâtre coule un encre noirâtre. J'entends un instant votre éclat de rire, je soupire. Tout ces moments de bonheur qui durent toutes ces heures... Ils m'épatent, je pourrai en faire une sclérose en plaque. L'instant d'après je me dilate. Mes bras tremblent. Dans l'eau ils se réinventent et je ne suis pas étanche. Ils sont n'importe quel couple, les gens les considèrent juste comme des amoureux de plus. Mais pour moi, il ne s'agit pas de ça.
Il me détruit, elle me déçoit et je me noie. La bouche en coeur, inondés de papouilles, à force de s'en faire ils se rouillent. Moi qui n'ai même pas eue l'occasion d'en avoir une de toi. Ils ont le corps en musique tandis que le mien s'effrite. Ils ne voient que leur cher et tendre en face, logiquement je n'envisage rien d'autre car je ne vois que lui. Il m'émerveille et me déblatère à la fois. Ce que je ressens est pire qu'une adultère.
J'essaye d'éprouver un peu de sympathie pour elle mais ce dans quoi j'arrive à me retrouver, c'est la haine. Elle est peut-être incroyable. Plus en un jour que je ne l'ai été de toute ma pyromane existence. Ils entreprennent une danse déviant un peu sur mon territoire, si seulement ça pouvait leur coûter plus qu'un faire valoir...
Marron, gris, kaki, ma vie se brouille, mes pleurs sont plus tridents que ceux d'un nourrisson. Je n'arrive pas à me taire. Ils me voient, elle se demande qui je suis tandis que lui, il ne fait qu'une seule chose. Il rit. Une overdose de son rire si magique. Mais là, s'en est trop. Je m'empare du couteau, le pointe sur ma peau. Et tout d'un coup, celui que j'ai toujours aimé chancelle. Il se retourne vers elle et lui dit: " Viens, partons vers d'autres horizons, fuyons cette maison.."
Un signe de faiblesse! Enfin il réalise qu'il est fautif peut-être. Mais bien trop vite elle l'embrasse, il l'enlace et du coup, ils se ressassent. La tempête dans mon coeur n'est désormais plus qu'une immense tornade. Qui m'immôle, qui m'immôle. Ils ont leur vie, moi la mienne et je ne pux pas faire jaser la leur au détriment de la mienne.
Je me revois avant, insouciante je n'avais qu'à lui faire un poutou sur la joue. Or, maintenant il sait tout. Avant je pouvais dire que c'était parce que j'aimais bien son parfum, il savait rester humble, même s'il doutait. Or maintenant, il se fout de nous. Se contente d'elle, de ses tendres prunelles. Leurs caresses ennivrantes me rendent planante. Mon mal être n'est plus ambiant, il est constant. Ils sont dans leurs tendres délires, ne font que rire et moi peu à peu je m'entraîne à mourir. S'affaiblir, c'est fini depuis bien longtemps.
Désormais, c'est mourir. Un excès de trop égale une meurtrissure dans ma peau. Et la sienne s'améliore de jour en jour. Je devrais me rendre à l'évidence, ils sont peut-être terriblement amoureux. Amoureux. Heureux. Et je me dis que si moi aussi, je suis amoureuse, je me dois d'être heureuse. Pour lui. Mais je ne peux m'y résoudre pour elle. Elle n'est survenue qu'il y a quelques mois dans sa vie mais moi je suis finie.
Je n'ai pas fait assez attention au décor. "Il reste juste avec une amie." Voilà ce que je me disais. Mais j'aurais dû m'interposer. Je ne sais pas comment mais j'aurai dû. Je fourre mon sale nez d'ivrogne partout pour gâcher la vie de ceux que j'aime. Mais c'est pour une bonne raison. Je garde ma peau. Mes os. J'étais presque à me briser ces derniers à force de me destroyer. J'aurai dû arrêter de faire l'intéressée. Mais je l'ai gardé au plus profond de mon être.
Les voilà qui sautillent, tout deux en espadrille. Moi, pendant ce temps je frétille. Je suis trop près des toits, souvent je bois. Si je brise leurs coeurs, c'est pour sauver ma peau. Je n'arrive trop bien qu'à briser mon coeur, à égayer leurs peaux. Je me suis laissée abuser, encore une autre de mes excuses qui fusent. Du moins, celle-ci, je l'admets.
Ils ont des étoiles pleins les yeux, elle lui cueille une fleur. Comme c'est mignon. Sans façon. Il lui tend la main et tout deux continuent le chemin. Mais torturée que je suis, je les suis. Sa langue humide traverse la barrière que je ne supporte de voir irriguée, toute mouillée, émoustillée. Ils re-joignent leurs mains et, dans un élan pris d'assaut, ont un sursaut. Des frissons, pleins d'actions. Des mouvements saccadés dans leur danse si sauvage qu'elle en paraît presque féline. Ils se léchouillent le visage, se déshabillent et je suis pleine d'outrage.
Il me voit et il riposte de plus belle. Il est heureux car ils sont deux. Moi je suis seule, comme je l'ai toujours été et c'est ainsi qu'il a toujours apprécié de me voir démontée. Ils s'endorment, je les observe de loin. M'obstrue la peau sous son préau. Il craignait ce lourd fléau, il l'a eu. Il m'a tant déchirée durant toutes ces années qu'il a bien ce poids à porter. Mon dieu, que j'aimerai le voir suffoquer.
A mon enterrement, il m'a portée mais comme je ne suis pas tout à fait morte, un sourire jaillit de mon visage interdit. C'est la dernière personne en ce monde à me regarder et c'est bien la première chose que je voulais. Elle, reste là et ne comprends pas, pourquoi j'ai réagis comme ça. Elle ne me connaissait pas, ne comprenait pas tout ce que j'éprouvais. Tout l'amour, la haine, la rancoeur et le désir qui chaque jour s'empiraient.
Et j'ai réalisé nos deux voeux. Lui continue d'être heureux avec celle que jamais il ne quitterai et moi avec l'once d'un espoir qu'il se rappelle que pendant de nombreuses années j'ai figuré dans sa vie. Mais comme je n'étais pas totalement vivante, je me suis légèrement trompée. Quand je croyais que lui pleurait, il ne faisait que rigoler. Finalement je n'ai peut-être pas gagné ce que j'aurai dû. Tant pis, c'est la vie. C'est bien beau pour une morte d'admettre tout cela."
P.S: Ce texte est bien de moi mais cela ne veut dire en aucun cas que je ne l'ai vécu. Il ne représente pas ma vie, c'est juste un texte.
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